Nous pourrions assurément nous passer du nucléaire, d'ici vingt ou trente ans, en nous mettant sous la coupe des Russes, en émettant beaucoup plus de CO2 qu'aujourd'hui et en dépensant des milliards d'euros par an qui seraient mieux employés à payer des chercheurs ou des médecins. L'auteur de ce livre montre que les pays qui disposent de cette technique ont la responsabilité morale de l'exploiter au maximum en pensant aux dommages qu'elle évitera, dont ils ne seront certes pas les premiers à souffrir, puisque seront d'abord touchés les pays en développement et les générations futures.La conclusion du livre, qui est, clairement mais sans arrogance, favorable au nucléaire, est le résultat d'une réflexion dont l'auteur voudrait qu'elle puisse être menée même si au fond on est contre cette technique - mais en se rendant compte que c'est la moins mauvaise des solutions. Avec le nucléaire est incontestable : qu'on le veuille ou non nous vivrons avec lui, même si nous l'arrêtons car les Chinois, les Britanniques, les Russes et bien d'autres pays ne l'arrêteront pas.Vivre avec le nucléaire, c'est mettre en balance d'un côté des valeurs qui ont nom confiance en l'avenir, ouverture vers les autres et non repli frileux sur sa propre sécurité, foi dans les vertus de la technique, et de l'autre, le risque, très peu probable mais majeur, qui sera accepté si les citoyens le connaissent, lui donnent un sens et ont le moyen de le gérer eux-mêmes.