Femmes, quel titre eût été plus juste et plus résonnant ? Prononcée en 1972, cette conférence fut en effet scandée ou jouée par telles propositions : "La femme sera mon sujet", "Il n'y a pas d'être ou d'essence de la femme ou de la différence sexuelle", "La femme n'aura donc pas été mon sujet", etc. Pour "déchiffrer cette inscription de la femme", l'écriture ne doit plus recevoir ses ordres de la philosophie ou de la littérature. Ayant engagé ailleurs (Marges, La Dissémination) la déconstruction de ce qu'il nomme phallogocentrisme, Jacques Derrida mobilise ici une question (à quelle condition une écriture des femmes - au sujet des femmes et revenant aux femmes - aura-t-elle été, s'il en fut, possible et des écritures de femme ?) ; il met en série ses nécessités, leviers, trajets, retournements, ruses, apories, etc. On n'évitera pas la provocation de Nietzsche. Ses énoncés sur le style, ses styles eux-mêmes ne sont pas autre chose que des emportements pour et contre les femmes. Comment cet adversaire du féminisme pouvait-il entendre l'affirmation des femmes ? Si l'on relance ailleurs l'interprétation nietzschéenne ; si, en tout sens, dans la langue, hors la langue, on se livre à tels "éperons", alors des énigmes, au passage, feront écueil : par exemple la lecture heideggerienne de Nietzsche ou, à sa crypte abandonnée, cette petite phrase : "J'ai oublié mon parapluie."
Arrêt de commercialisation
EAN
9782081248311
Éditeur
FLAMMARION
Collection
Champs
Date de parution
02/10/2010
Format
8 mm x 177 mm x 107 mm
Nombre de pages
128
7,00 €
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