En avril 2001, alors qu'elle dédicace ses livre au salon du livre de Barcelone, une romancièrecélèbre reçoit d'un inconnu une chemise bleue qu'elle prend d'abord pour un manuscrit. Rentréchez elle, elle laisse la chemise sur son bureau, part en vacances et ne l'ouvre, par hasard, qu'eseptembre. A sa grande stupéfaction, la chemise contient des lettres de sa mère, écrites entr1950 et 1960. La dernière date du 31 décembre 1959, jour de sa disparition à Port-Bou. Elles sondestinées à un amant, apparemment le grand amour de sa vie. Pour la narratrice, le choc esimmense, d'autant que les lettres de Cecilia Balaguer suggèrent qu'elle est la fille illégitime de ceamant. La romancière va se consacrer alors à une recherche désespérée de la vérité. Elle se rendParis sur les traces de sa mère et de son grand-père, Pere Balaguer, républicain espagnol qus'était exilé en France. Elle recherche toutes les personnes ayant pu la connaître de près ou de loinfouille dans sa mémoire pour retrouver des bribes de son enfance pouvant la mettre sur quelquindice. Peu à peu apparaît le portrait d'une mère froide et distante, belle et riche, fille drépublicains et mariée à un franquiste, faisant de fréquents voyages à Paris, peut-être agent dliaison pour les anarchistes ou le parti communiste clandestin, peut-être trafiquante d'oeuvres d'artEn tout cas passionnément amoureuse de cet amant qu'au fil de la lecture on reconnaît aisémentgabardine, feutre, écrivain ayant remporté le plus grand des prix littéraires. Un portrait de femmqui se complique quand la narratrice apprend que Cecilia Balaguer est morte à Avignon le 4 janvie1960, renversée par une voiture, peut-être un suicide, peut-être un meurtre. Des pistes qurenvoient à d'autres pistes, toujours plus compliquées, tandis que la silhouette d'Albert Camudevient de plus en plus évidente. Or, Albert Camus est mort dans un accident de voiture lejanvier 1960. Est-ce lui le père de la narratrice ? Est-ce avec lui que Cecilia Balaguer avait rendezvouoe S'est-elle suicidée ce même jour à Avignon ? Ou l'aurait-on assassinée au motif de soaction avec la résistance anti-franquiste oBien évidemment le roman ne peut répondre à toutes ces questions et c'est l'habileté de l'auteurElle met en scène une narratrice vraisemblable, réaliste, qui, désespérée, interpelle le lecteur pouqu'il lui vienne en aide, et elle lui raconte tout ce qui remonte à sa mémoire, la période noire dfranquisme, la relation avec sa mère, son père, son grand-père à Paris, ses tantes à Majorque.