Humaine, trop humaine, devrait-on dire de la science - trop souvent considérée, précisément, comme ce qui survit aux individus qui la font et peut donc se comprendre sans eux.

Pour échapper à cette déshumanisation de l'histoire des sciences, l'auteur a ici entrepris de remonter directement aux textes originaux plutôt que d'en lire des résumés commentés par d'autres, et de s'intéresser autant à l'évolution des idées scientifiques qu'à la personnalité de ceux qui les ont forgées.

Il en résulte une histoire «sentimentale» à la fois plus romanesque - où Victor Hugo et Edgar Poe, astronomes amateurs, croisent par exemple un gamin bricoleur (Isaac Newton) et un chasseur invétéré (Charles Darwin) - et plus réaliste, car plus poétique, quand elle renoue les liens oubliés entre les flocons de neige et le Système solaire, les nuages et les particules élémentaires, les bulles de savon et les anneaux de Saturne, ou encore les cathédrales gothiques et la structure de l'atome...