«Sans doute se rencontre-t-il encore des lecteurs qu'irritent ou que déconcertent Les Complaintes mais, pour peu que l'on soit capable de saisir les finesses d'un langage, ce que Laforgue laisse entendre pour n'avoir pas à le dire ne présente guère de difficultés d'interprétation. Si sa poésie se dégingande, ce n'est pas pour faire scandale, c'est au contraire par discrétion - si elle bouffonne, c'est pace que le respect humain lui interdit les effusions romantiques d'un Musset et ses pleurnicheries d'enfant gâté. Laforgue est facile à déchiffrer, et je ne crois pas qu'on puisse le faire sans éprouver pour lui une sympathie de même nature que la sympathie qu'il inspira à ceux de ses contemporains qui eurent l'avantage de le fréquenter et qui, même quand ils ont eu sur maints sujets des opinions très différentes (comme Bourget et Fénéon), se sont tous accordés à lui reconnaître une rare qualité d'âme. Vers 1920, j'ai vu Édouard Dujardin, qui approchait alors de la soixantaine, abréger la conversation que j'avais avec lui sur Laforgue, parce que le souvenir de celui-ci l'emplissait d'une émotion qui lui nouait la gorge. À la même époque, Fénéon m'a dit de Laforgue : La noblesse même, sans particule, sans adjectifs. La délicatesse en personne.» Pascal Pia.
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EAN
9782070321810
Éditeur
GALLIMARD
Collection
Poésie/gallimard
Date de parution
08/05/1979
Format
22 mm x 180 mm x 107 mm
Nombre de pages
448
12,87 €