Le retour en force de l'économique et du théologique aux frontières de la souveraineté étatique provoque un séisme dont la citoyenneté ne ressort pas indemne : à la crise de la souveraineté et de l'État, répond nécessairement la crise de la citoyenneté... Sur ce sujet, la philosophie politique ouvre des perspectives d'analyse plus larges que la science juridique, ce que prouve cet essai rondement mené, dont les synthèses historiques par périodes servent la démonstration. Car toute la question est de savoir si l'on peut penser une citoyenneté non instituée, indépendante d'un Etat et "universelle", qui reposerait sur des valeurs et des droits plutôt que sur le périmètre d'obligations nationales=. L'auteur en doute et déploie ses arguments avec une force de conviction certaine. Selon lui, l'épidémie contemporaine du qualificatif de citoyen (entreprises citoyennes, gestes citoyens...) n'est que la marque d'un désir de politique.