ST Microelectronics, Thomson, Hewlett Packard, Facom, Metaleurop, . la litanie des délocalisationssemble ne jamais devoir s'interrompre. Et chacun de chercher le coupable idéal : les salariés eleurs fameux « avantages acquis » ? L'ouvrier chinois et le plombier polonais ? L'état et sfiscalité ? Les patrons voyous et leur moralité douteuse ? Les fonds de pension anglo-saxons et leuobjectif de rentabilité à court terme oCet ouvrage propose une autre lecture. Il démontre que les délocalisations participent d'uprocessus plus général de réorganisation des activités économiques à l'échelle mondiale, au seiduquel le « déménagement » d'activités vers les pays en développement pèse finalement peu. Cprocessus, qui résulte du développement puis de la crise du fordisme, soumet l'ensemble deacteurs à une triple dictature : dictature des coûts (où l'on apprend que la question du coût dtravail n'est pas vraiment essentielle), dictature financière (où l'on constate que fonctionnemendes marchés financiers est loin d'être rationnel) et dictature des compétences (où l'on cerne lelimites des politiques des pôles de compétitivité). Les effets de cette triple dictature sonambivalents : elle est au coeur du processus de création de richesses et d'emplois, mais creusaussi les inégalités spatiales et sociales, au profit, pour l'essentiel, des détenteurs du capitafinancier et de ressources spécifiquesInutile de rechercher les « méchants » de l'histoire, car le problème est systémique, indissociabldes mutations du capitalisme dans une économie mondialisée. Mais cela n'implique en riel'impuissance du politique. Si la dynamique du capitalisme est contraignante, les façons drépondre à la contrainte sont plurielles. C'est encore et toujours aux politiques de proposer lemodèles alternatifs et aux citoyens de manifester leur préférence par leurs votes et leurs actioncollectives.